C’est une verrue au sud-ouest de Saint-Denis. Un squelette géant.
Seule tour construite sur un projet qui en comptait initialement quatre (les quatre points cardinaux), la tour Pleyel – la tour ouest – est bâtie en 1973 sur l’emplacement de l’ancienne manufacture de pianos Pleyel. Sa structure métallique renforcée avec du béton vieillit prématurément, au point de subir une première rénovation à la fin des années quatre-vingt. C’est à cette occasion que l’enseigne rotative, indissociable de la tour, est installée, portant la hauteur totale à 143 mètres.
Ne répondant plus aux besoins actuels, sa transformation est décidée à la fin des années 2000. Le chantier commence par le désamiantage de 2016 à 2018. Les travaux, en pause actuellement, permettent d’admirer l’impressionnante carcasse d’une des plus haute tour francilienne.
De gratte-ciel de bureaux, la tour Pleyel devrait être restructurée pour devenir un hôtel de luxe, avec piscine et lounge-bar au sommet ! Elle s’inscrit d’ailleurs dans un programme complexe de grands travaux, avec deux autres bâtiments dont un centre de conférences, et la nouvelle ligne 16 du métro.
La livraison est prévue pour 2022. Autrement dit, juste avant les Jeux Olympiques. Avec la crainte, comme à chaque rendez-vous d’ampleur, d’une spéculation immobilière au détriment des habitants, et de la tertiarisation massive du marché du travail local.
L’occasion d’admirer, en attendant, un monument de l’urbanisation à outrance de la région parisienne depuis l’après-guerre.
Walter Saraiva