La reprise du titre donné par Claude Chansard à sa Tribune parue dans le Réponses Photo de décembre 2004, veut témoigner de mon soutien chaleureux. Le texte de Claude contient nostalgie mais détermination. Il est effectivement nécessaire de rebondir après les déceptions. Il nous faut prendre en compte les expériences des uns et des autres, et en l'occurrence, gérer au mieux nos expositions.
"Les Européens" à l'espace Photo40-UR17
L'UR17, comme toute Union Régionale de la Fédération, doit proposer des lieux d'exposition. De fait, grâce à l'accueil de Laurent Roccia, Christian Rousseaud invite tous les mois des auteurs à présenter 16 à 20 photos en 30x40 ou 40x50. Depuis avril 2002, une trentaine de photographes, la plupart de l'Union, y ont exposé leurs meilleurs travaux. Les vernissages ont lieu le deuxième mercredi de chaque mois et sont suivis par un repas convivial qui réunit jusqu'à une vingtaine de participants. Ainsi, le 2 octobre 2002, Colette Alix nous avait enchantés avec ses "Instants d'Italie du Sud".
En ce mois de janvier 2005, pour notre grand bonheur, Colette et Claude présentent "Les Européens", photos de 15 pays, de la Suède à l'Espagne, de l'Irlande à la Grèce. On sait qu'Henri Cartier-Bresson avait exposé avec grand succès sous le même titre à la Maison Européenne de la Photo en juin-juillet 1997. Assurément, il faut voir dans cette audace de nos amis, un hommage au maître.
Comme le maître, Colette et Claude nous proposent des instantanés dans la grande tradition de la photo humaniste. Ce sont des moments de vérité, saisis dans la rue ou la boutique, souvent avec l'aimable complicité du sujet. L'unité de l'ensemble est renforcée par le traitement en noir et blanc. C'est une vision statistique de l'Europe montrant bien les joies et les peines de ceux qui y vivent. Cette description de la condition humaine nous rappelle notre situation privilégiée de photographe, et ce qu'elle sous-tend de qualité à assumer.
Colette et Claude n'ont pas voulu distinguer celui qui est l'auteur de l'une ou l'autre des photographies - merci de ce choix exemplaire, qui contraste avec la personnalisation effrénée souvent affichée. Chère Colette, cher Claude, longue et belle vie à votre beau couple.
Un autre bonheur nous est donné le soir du vernissage par la troupe soudée et solidaire des Belles Images. C'est la photo de groupe rituelle, sur le modèle des photos de famille d'autrefois. C'est Martial distribuant l'incontournable BIP. C'est Christian photographiant le profil de Philippe qui photographie Jérôme. C'est une sensation d'amicale complicité qui se fait trop rare - pour cela aussi, grand bravo et merci. Les Belles Images arrivent à une vraie performance : même Georges retenu par le travail et Joao retenu par le soin aux enfants, sont présents de cœur.
Exposer, c'est progresser - exposer, c'est offrir
Il s'agit d'être auteur, acteur de son ouvrage, en choisissant avec soin le sujet, en mitonnant cette série, porté par le projet. Le futur exposant se place volontairement dans un exercice sain parce que structurant. La date d'échéance est connue, incontournable. Il n'y a pas de divagation - "Il faut y aller".
Parmi les grands rendez-vous de la saison, il faut penser au Prix d'auteur de notre Union Régionale qui a lieu en mai. Chaque exposant présente au moins 20 photos sur le thème de son choix, la technique et le format sont libres, pourvu que l'ensemble puisse être exposé sur une surface de 0,5x8 m (pour la commodité de l'exposition pendant près de 10 jours). Le règlement est donc aussi peu contraignant que possible afin que les auteurs puissent s'exprimer librement. Ne manquez pas ce temps fort de la Semaine de Pavillons-sous-Bois.
Participer c'est aussi visiter les expositions, offrir de son temps pour échanger avec les auteurs "se placer comme spectateur face à l'œuvre avec la même exigence, la même sincérité, et si possible la même lucidité que l'artiste" comme l'écrit Xavier Zimbardo, dans un magistral article du BIP n°86, qu'il faut lire et relire.
Faisons en sorte que notre pratique de la photographie, nous structure et nous mature. Nous pourrons progresser vers plus de compréhension et de tolérance. Nous aurons tissé un réseau de connaissances, d'amitiés et de soutiens. Un ample futur s'offre à nous. Nous serons riches, car on ne possède vraiment que ce que l'on a donné.
Vive la vie, donc la photo, ensemble.
Michel Pontet

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