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Comme le confirment les nombreux articles de presse et pas uniquement celle de la presse spécialisée il existe un marché de la photo en France depuis quelques années.
Pérennisé depuis plus de dix ans déjà par un salon, PARIS PHOTO, les clichés trouvent de plus en plus d’acheteurs.
L’année passée, ce fut cependant le contemporain qui domina ce salon puisque des classiques comme Steichen n’avaient pas trouvé preneur.
En 2007, les résultats ont été plus contrastés. Sans doute due la grève des transports et cela dès le soir du vernissage.
Une baisse de fréquentation de 20 % parce que des collectionneurs de province ou de l’étranger n’ont pas fait le déplacement.
A qui la faute ?
A un omni-président qui prétend tout réformer à la hussarde parlant d’équité à propos de ces régimes spéciaux en voulant soi disant aligner le régime des cheminots sur celui du régime général !
Bien. Il omet au passage de toucher à celui des parlementaires qui au bout de 22 ans de cotisations touchent une retraite des plus confortables sans oublier lui de s’augmenter de plus de 200 % !
Hormis cela, l’Italie fut à l’honneur avec une thématique axée sur le paysage et des auteurs de renom comme Luigi Ghirri, Mario Giacommelli mais aussi Carlo Valsechhi qui a vendu des vues nocturnes de Palerme opposées à la vision des champs de tournesols pour huit tirages allant entre 10 000 et 12 000 euros.
Répondant obligeamment à nos questions, des galeries transalpines se sont montrées des plus prolixes.
Ainsi pour la Forma Centro Internazionale di Fotografia de Milan qui se dit satisfaite de sa première expérience à Paris autant en terme de vente que de fréquentation du public.
La galerie lombarde a vu cet intérêt se porter sur des valeurs sûres comme Mimmo Jodice ou Mario Giacommelli dont nous parlions précédemment.
Il y avait aussi cette belle photographie de Gianni Berengo Gardin où cette femme semble n’être qu’un élément parmi tous ces pigeons de la fameuse place San Marco à Venise sous la neige.
Des jeunes talents comme Massimo Siragusa ont suscité un vif intérêt. Parmi eux et pour notre interlocutrice, Alessia Paladini, printroom director de cette galerie, les révélations furent sans conteste Paola Ventura mais aussi Piergiorgio Branzi où cette foire a été la consécration d’une carrière.
Non moins enthousiaste, Valentina Romen de la galerie milanaise Fotografia Italiana s’affirme satisfaite de sa première participation à Paris Photo.
Malgré les grèves de transport, beaucoup de monde sur son stand a adhéré au message que voulait faire passer cette galerie.
Soutenir des photographes transalpins impliqués dans la recherche artistique. Des surprises heureuses comme le jeune Marco Campanini,
18 000 € pour Silvio Wolf et qui fut parmi les finalistes du prix BMW.
Prix que remporta l’artiste tchèque Jitka Hanzlova représentée par la galerie Kicken de Berlin.
Si l’Italie fut l’épicentre de cette foire, d’autres galeries de par le monde étaient présentes.
Ainsi les magyars de la Vintage Galeria de Budapest présents depuis 1999 propulsaient encore haut et fort les couleurs de la photographie hongroise avec leur maître André Kertesz.
Attila Pocze, responsable de cette galerie nous assure que le travail de leur artiste contemporain Tibor Gyenis a été très bien vendu.
L’Afrique du Sud avec la Michael Stevenson gallery ne pouvait faire de comparaison puisqu’il s’agissait de leur première participation.
Cependant malgré cette grève des transports, leur bilan est positif puisque le public a grandement apprécié les artistes présentés par cette galerie que les organisateurs de Paris photo qualifient de courageuse pour leur accrochage !
Notamment avec ces photos d’Afrikaners qui semblent tout tourneboulés par la nouvelle Afrique du Sud de l’après apartheid.
L’Asie aussi avec la Picture Photo Space présente depuis le premier salon et qui cette fois ci nous invitait à rencontrer des artistes autres que nippons puisque l’on a pu admirer le coloriste Joël Meyerowitz et ses paysages urbains de l’Amérique !
Puisque l’on parle des Etats-Unis, l’année passée la galerie M+B nous avait enthousiasmée avec un travail de Mondino.
Cette fois ci la blonde Shannon maître d’œuvre des lieux nous invitait à découvrir Martin Denker ou Mona Kuhn.
Retour en Europe où l’étonnante galerie luxembourgeoise Clairefontaine nous conviait à un voyage surréaliste tout en onirisme avec l’époustouflant Giacomo Costa qui nous fait rêver les yeux ouverts ! Agathe Gaillard nous fit découvrir une photo méconnue de Cartier Bresson.
Un homme attablé à un bistrot.
L’élégante galeriste présentait des classiques comme Parkinson ou Charbonnier mais aussi des jeunes talents comme Jérôme Soret ou Florence Gruere.
Les audacieuses filles de la galerie du Calvaire nous révèlent leurs nouveaux talents Laura Henno mais surtout Mohamed Bourouissa avec des photographies de jeunes de banlieue dont le Monde 2 avait publié un portfolio, prémonition aux événements de Villiers le Bel !
Des adolescents encore avec Michelle Sack avec son introspection sur la jeunesse d’Albion !
En résumé un salon en demi teinte avec des ventes contrastées dues à cette grève inopinée.
De belles affaires néanmoins comme cette vente remarquée de la cathédrale de York prise en 1843 et acquise pour 75 000 € chez le britannique Robert Herschkowitz mais aussi des bonnes affaires pour quelques centaines d’euros qu’il fallait vite acquérir avant qu’un jour elles n’atteignent la côte d’un Le Gray ou d’un Charles Nègre !
Puisque l’Italie fut à l’honneur de ce salon, saluons nos amis transalpins pour leur propension à rendre honneur au beau sexe avec cette photographie de Mario de Biasi prise en 1954 gli italiani si voltano -- - les Italiens se tournent - où une foule composée uniquement d’hommes rend un vibrant hommage à une arrière arrière petite fille de Vénus, déesse de l’Amour chez les Romains comme nul ne l’ignore !!!!!!
Martial Beauville.
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