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  artcle 5- Marguerite 2 mars 1935 – 25 mars 2005
 
 
 
 
 
 

            

artcle 5- Marguerite 2 mars 1935 – 25 mars 2005
   

Quand tu arrivais le dimanche au marché, chez notre copain Jérôme le boucher, il te lançait : « Alors, comment ça va, madame Bootz, ce matin ? » Et toi tu répondais, en riant : « Moi, ça va toujours ! »
Marguerite, la passionnée des voyages et la reine des fonceuses à petits pas…
Dans ta jeunesse, tu sautais allègrement en parachute. Avec celui que tu aimais, pour rendre visite à vos familles, vous traversiez la France de part en part sur vos vélos-solex, les gosses bien arrimés sur les porte-bagages. Infirmière était ton métier. Avec ton rire immense, tu faisais mieux que panser les plaies.
Et puis un jour, l’accident fâcheux. Tu t’es retrouvée en invalidité. Mais pas question pour toi de t’arrêter et de jouer les pensionnées. Tu as continué d’être au service des autres, comme bénévole, 25 ans à la Croix-Rouge, quinze ans aux Restaurants du Cœur. Infatigable. Jamais prête à baisser les bras devant l’injustice, jamais disposée à accepter l’inacceptable.
En décembre 2004, un infarctus t’envoie à l’hôpital. Mais pas question pour toi de te reposer alors que c’est l’hiver et que les pauvres ont besoin de toi. «  Si je meurs ce sera à la maison, et si on ne veut plus de moi à la Croix-Rouge et aux Restaus, j’aime autant me suicider ! »
Alors tes camarades acceptent, un peu inquiets, que tu les rejoignes. Robert, le responsable, te confie des tâches pas trop pénibles, tu distribues les petits pots pour les enfants, les couches pour les mamans, les produits de toilette… J’ai beau fouiller ma mémoire, je ne me souviens pas t’avoir jamais vu assise…
Le 25 mars, la flamme qui brûlait en toi s’est éteinte. Un Vendredi Saint, curieux signe du destin, pour toi qui tous les soirs de ta vie avait prié chez toi une Présence Invisible, tranquillement, sans ostentation. Toute ta vie était une prière et un acte de foi, pas dans le blabla et le baratin mais dans l’action.
Les vrais grands hommes, ce sont les petites femmes comme toi, tous ces gens humbles, discrets, qui savent avec vaillance et simplicité rendre moins gris le quotidien des blessés et des exclus, comme tu as su le faire jour après jour : en offrant, en plus du pain, des soins ou des savonnettes, ton sourire vrai ou quelques mots gentils.
Louons maintenant les petites femmes…
Où que tu sois aujourd’hui, le Club des Belles Images t’envoie plein de bisous, et aussi à Bernadette, Georges, Marcelline, Muriel, Alain, Marlène.
Pour toutes celles et tous ceux dans la détresse à qui tu as tendu tes jolies mains, merci de tout cœur, Marguerite Courage ! On te suivra, à petits pas…

Xavier Zimbardo

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