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C’était il y a presque vingt cinq ans en des temps immémoriaux où je faisais encore partie de la catégorie des jeunes, pas encore abonné à la carte Vermeil.
Je venais de rejoindre les BELLES IMAGES dont j’ignorais la totale existence dans ma ville.
J’ai rencontré des passionnés de photographie comme Guy Bernard, Jean Luc Fidel, Olivier Ducousset, Didier Dussard, Manuel Moleiro, Patrick Poisson ou Xavier Zimbardo qui m’ont beaucoup appris et qui savaient nous communiquer la passion de l’image fixe.
Nous étions tout au plus une dizaine et parmi tous ces garçons virevoltait une seule fille, Patricia.
Deux années plus tard, Hélène est venue nous montrer ses photos du désert et une eclipse de quatre années sans filles attestait que seuls les hommes semblaient intéréssés par les f 5.6 et les tirages barytés.
Je savais qu’à l’origine du club au début des années 1970, une jeune femme Françoise Lezy était aussi avec son mari et d’autres personnes à l’initiative de la création du club.
Elle aime toujours la photographie et tient depuis plus d’une trentaine d’années un magasin Camara aux Flanades où j’aime à venir donner mes photos et parler un peu de tout, car l’écoute est toute autre que dans les magasins à la chaine où l’on vous débite vos clichés comme une marchandise.
Rien à voir non plus avec Internet où vous déposez vite fait vos photos en ligne et où vous demande surtout votre numéro de carte bancaire !!!!!!
En 1991, Colette est venue avec son ami Claude et depuis s’ils forment tous deux un des couples mythiques de la photographie comme avant eux Man Ray et Lee Miller, Edward Weston et Tina Modotti, la photographie de Colette reste toujours une référence aux Belles Images.
Fine, intuitive comme le sont beaucoup de femmes par ailleurs.
Valérie, grande jeune femme a fait une apparition.
Elle ne faisait pas de photos ou si peu mais aimait voir des photos.
Rosette passait nous faire un coucou et nous faire gôuter ses dernières créations culinaires.
Auréa rêveuse d’images a traversé Sarcelles comme un tourbillon comme Nicole trop fugitive.
Il y eut surtout Martine poète de la photographie et qui a croisé le bonheur grâce aux Belles Images. Et Fleur aussi.
Il y a douze ans, lorsque nous avons crée notre fanzine photo et l’avions distribué un peu partout dans la profession, il ne suscitait que moqueries et fous rires.
Seule une femme et non des moindres, la fameuse galeriste Agathe Gaillard porta crédit à nos écrits et demanda à nous rencontrer.
Par la suite, une autre jeune femme, Sophie Hugues, rédactrice en chef d’un magazine photo influent, Réponses Photo, fut aussi une des premières à être à l’écoute de notre association.
Les années ont passé et Colette s’est retrouvée bien seule parmi ces messieurs qui ne juraient toujours que par les dernières performances de l’EOS ou des couleurs inégalées de la Velvia.
C’était en des temps lointains où la photographie argentique était reine.
La préhistoire presque pour beaucoup de nos jeunes recrues.
Au début des années 2000, Sophie est arrivée pour nous faire partager ses images créatives et sensuelles et nous parler accessoirement de David Lynch.
Le boom de la féminisation a eu lieu depuis deux ou trois ans avec la révolution de la photographie numérique et beaucoup de jeunes femmes ont rejoint les Belles Images apportant une indéniable fraicheur et secouant les certitudes que nous avions ancrées en nous.
C’est surtout la charismatique arrivée de Nadia porte-parole des jeunes par son aisance d’élocution qui chamboula un peu l’ordre des choses.
Elle reste une de mes préférées.
Par la suite ont adhéré Christine, Véronique, Eloise, Barlie, Suzanne, Ghislaine, Aurélie, Alexandra, Flany, Ludivine, Faiza, Paris Hilton – non pas elle, elle préfère être de l’autre côté de l’objectif - Séverine, Wafaa, Neyla, Maria, Vanessa, Geneviève, Lydia ou Myriam qui font des Belles Images un des clubs les plus féminisés de la région sans doute !
Elles sont à l’image de notre ville Sarcelles mondialement connue pour son cosmopolitisme, carrefour de toutes les populations ou presque de la planète.
Françaises de souche, portugaises et européennes, asiatiques, indiennes, chaldéennes, juives séfarades, africaines, malgache ou maghrébines, elles sont l’honneur de la banlieue et le fidèle reflet de la France d’aujourd’hui n’en déplaise aux xénophobes de tout poil.
Nées en France, des imbéciles les renvoient toujours à leurs origines et les couleurs arc-en-ciel de leurs cœurs attestent qu’elles sont les plus jolies filles de cette banlieue si honnie !
Jolies elles ne s’en laissent pas conter fleurette pour autant !
Les fleurs elles savent les mettre en scène comme Myriam, une des plus douées du club qui transforme de simples renoncules ou d’innocentes pâquerettes en un opéra chromatique !
Un soir avant Noel, j’ai eu le plaisir de cheminer avec certaines d’entre elles pour mettre dans nos boites magiques les habits de lumière dont la capitale s’était parée en cette période de fêtes !
J’étais très heureux d’être parmi cette jeunesse, féminine de surcroit.
Cela provoque chez moi de l’hypertension mais je sais aux dires de vos trop gentilles déclarations à mon égard que vous êtes mon électorat et je vous ferais toujours des ponts d’or au détriment des hommes !!!
Si Wafaa est sans conteste le jeune talent émergent des moins de trente ans au club, les images des autres jeunes femmes sont primesautières et récréatives pas toujours parfaites techniquement mais qu’importe car nous ne cesserons jamais de remercier la photographie numérique d’avoir apporté à notre association la spontaneité et la jeunesse qui sans leur venue aurait fait de nous, une annexe d’une maison de retraite !
Longue vie à nos petites princesses des Belles images !
Martial Beauville.
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