La meilleure édition depuis 14 ans. Un très bon cru. Une des meilleures éditions qu’il ait été donné de voir !
La presse et les organisateurs de ce salon se font dithyrambiques malgré un contexte économique morose.
A l’honneur l’Europe centrale – du temps de la guerre froide on disait les pays de l’Est ! avec bien sûr l’omniprésent Kertesz dont l’expo au Jeu de Paume est la vigie de ce mois phare de la photographie non seulement en France et dans le monde !
De par sa position géographique qui s’avère être le centre du monde de la photo, la France et son hôte Paris Photo attire on le sait des visiteurs et des acheteurs d’ Outre Atlantique mais aussi de pays émergents comme la Chine et ces pays est européens mis à l’honneur !
Outre Kertesz très présent sur la foire dans de nombreuses galeries et notamment Stephen Bulger de Toronto qui dévoile des vues des bords de Seine en 1963 ou des clichés de Montmartre les autres photographes étaient aussi nombreux.
Brassai bien sûr connu pour son Paris nocturne avec ses bistrots, ses prostituées et ses monuments !
On connaît tous le fameux mot de Brassai qui disait fumer une Gauloise pour une longue exposition et une Boyard pour les nuits plus sombres !
La galerie Françoise Paviot nous invitait à voir des petits tirages uniques. Elle a néanmoins vendu les petits contacts du maître hongrois entre 2500 et 4000 €.
Car n’oublions pas que Paris Photo est avant tout une foire marchande !
Un marché de la photo qui se porte fort bien malgré la crise puisque parallèlement à Paris Photo la maison Christie’s a vendu des tirages de Richard Avedon pour un total de 5, 4 millions d’euros dont 841 000 euros pour le fameux cliché de Dovima et les éléphants prise en 1955 au Cirque d’ Hiver !
Tirage acquis par la Maison Dior – LVMH – puisque le mannequin portait une création de la maison de haute couture !
Pour revenir à Paris Photo les ventes d’épreuves vintage se sont envolées. Les photos de ces photographes est européens que sont Moholy Nagy, Joseph Sudek ou d’autres moins connus ont trouvé preneur avec des chiffres avec plusieurs zéros !
Dans la photographie contemporaine ce sont nos amis de la galerie des filles du Calvaire et la sémillante Christine Ollier qui ont réalisé leurs meilleures ventes depuis qu’ils sont présents sur la foire !
250 000 € de vente clame-t - elle mais ce n’était pas notre chouchou Ellen Koii que la galerie fut la première à exposer en France et dont son pays, les Pays Bas, lui rendent hommage en ce moment à l’institut néerlandais dans le cadre du Mois de la Photo.
Photos théâtrales et oniriques dont nous sommes tombés en pamoison depuis déjà de longues années.
Ni Mireille Loup, ni Gilbert Garcin mais des séries de Paul Graham sur le désenchantement de la jeunesse occidentale.
Jeunes oubliés en ces temps de crise que l’on laisse sur le bord de la route !
Outre l’Europe centrale, les photographes de mode étaient aussi à l’honneur. Avedon, Bourdin, Penn mais c’est la galerie anglaise Hamilton’s qui a vendu le fameux tirage de la jeune femme au corset de Horst P. Horst à 125 000 € !
Oublions les euros et les dollars que nous n’avons pas pour admirer les œuvres sur les stands !
La galerie Hamilton’s et son très beau stand d’ombre et de lumière et ce beau nu au serpent de Cindy Crawford réalisé par Annie Leibowitz sans oublier les petits métiers par Irving Penn.
Notre promenade a commencé par la galerie londonienne Photographer’s gallery qui a pris possession des lieux qu’occupait Agathe Gaillard qui ne vient plus depuis deux ans déjà à notre grand regret alors qu’elle était parmi la pionnière de cette foire il y a 14 ans et qui n’est plus revenue à cause des directives prises selon elle perdant tout le plaisir qu’engendrait pourtant la photographie !
Dommage !
La galerie londonienne exposait des classiques mais cette image archi connue de Maiden in waiting pour le magazine Picture Post mais a aussi su ouvrir la porte à des nouveautés audacieuses comme ces nus troublants de Vee Speers et ces incendies de forêts en fond. Original !
L’élégante et jolie galeriste Anne Barrault qui prend le pari de mettre en avant une photographie plasticienne avec Manuela Marques nous invite également à contempler une série d’autoportraits audacieux de Katharina Bosse qui se met en scène – nue – avec ses enfants dans la neige !
En l’an 2000 cette photographe teutonne nous faisait déjà découvrir l’univers du burlesque, ce strip tease du Far West !
La Silk gallery de Téhéran nous fait découvrir le travail d’une jeune photographe Gohar Dashti met en scène un couple dans le décor de la guerre Iran Irak vaquant à leurs occupations quotidiennes comme si de rien n’était alors que la société iranienne n’a rien oublié de cette guerre fratricide.
Outre l’ Europe Centrale la mode fut bien présente avec les maîtres précités mais n’oublions pas Frank Horvat, Guy Bourdin et bien sûr William Klein qui fit descendre les mannequins dans la rue dans les années 1960 à New York avec des miroirs qui reflètent leurs alter ego !

Trois images exposées à la galerie Howard Greenberg de Big Apple !
Big Apple précisément avec le retour de la galerie new yorkaise Yossi Milo Gallery qui nous convie à rencontrer Youssef Nabil qui avec ses portraits retouchés nous replonge dans le cinéma égyptien des années 1950.
En dépit de la crise les visiteurs étaient venus en nombre prêts à payer 18 € pour voir des torrents d’images de toutes les époques et de toutes les tendances de la photographie.

Martial BEAUVILLE