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  article 4- Et si on allait au parc ?
 
 
 
 
 
 

            

article 4- Et si on allait au parc ?
   

Les parcs urbains sont parfois méconnus par les habitants. Mais les personnes qui les fréquentent ont une foule d’idées pour y passer de très agréables moments. Et aussi pour imaginer leur aménagement.

« Le parc Kennedy, c’est où???». Ainsi répondent de nombreux sarcellois, lorsqu’on les interroge au sujet de ce jardin public. Pourtant il est situé au cœur de la ville, à deux pas du marché et du centre commercial des Flanades. Il suffit d’emprunter l’avenue du 8 mai 1945, continuer sur l’avenue Auguste Perret, tourner à gauche juste avant l’arrêt de bus, pour découvrir, entre quatre immeubles, de grandes pelouses et de magnifiques arbres. Des allées serpentent entre les buttes verdoyantes, des haies composent des placettes à l’abri des regards, les arbres jouent à cache-cache avec les bâtiments, des jeux d’ombre et de lumière créent une ambiance changeante.

Au milieu de la nature

«La tranquillité, la verdure, s’évader des blocs de béton », voilà ce que la plupart des gens recherchent en venant ici. « Je viens pour être tout seul, loin du bruit, loin du stress », explique Michael, c’est bien d’être au milieu des arbres, car il n’y en a pas à Paris, où j’habite ». D’autres, comme Fathia et Meryem, considèrent plutôt le parc comme un lieu de rencontre : « On est bien ici pour discuter ». Lucien aime y donner une leçon de choses : « On apprend le nom des animaux aux enfants, les pies, les merles, les colombes, les pigeons… ». Tous apprécient de pouvoir prendre l’air au milieu de la nature, et cela se voit sur leur visage détendu.



Un espace pour tous, chacun entre soi

Tout le monde vient au parc : enfants, adolescents, adultes et personnes âgées, hommes et femmes, gens de toutes origines, habitants de Sarcelles ou d’ailleurs… Les personnes habitant à proximité sont cependant les plus nombreuses : « Ma femme peut m’appeler de la fenêtre, et on peut surveiller les enfants quand ils viennent seuls ». Des territoires se dessinent. Les jeunes se retrouvent entre eux sur l’herbe ou à l’entrée nord-ouest, tandis que les personnes âgées s’assoient sur les bancs ou se promènent. Chacun a aussi ses heures préférées. Les jeunes gens fréquentent le parc plutôt l’après-midi ou tard le soir. Quant aux personnes âgées, elles viennent généralement l’après-midi et le matin, parfois dès six heures. Les jours de marché, le parc connaît une animation particulière, avec les personnes qui le traversent pour raccourcir leurs déplacements.


Beaucoup d’idées

Les usagers du parc ne manquent pas d’idées pour faire de ce lieu un endroit encore plus agréable. Tous appellent de leurs vœux un nettoyage plus fréquent et un plus grand respect des gens. Les personnes qui connaissent le parc depuis ses débuts ont la nostalgie des aménagements d’autrefois, le toboggan et les bacs à sable, le gardien, les bancs plus nombreux. Les mamans apprécieraient l’installation d’un robinet ou de toilettes. Même Maryam, âgée de sept ans, a des suggestions : « Il pourrait y avoir des vélos, des cordes à sauter, des trottinettes, des cerceaux ». Mais « les montagnes » qu’elle peut dévaler en courant font déjà son bonheur…


Plaisirs variés

De nombreux loisirs sont pratiqués dans le parc : lire, faire la causette, regarder la nature ou observer les passants… Ces activités sont particulièrement appréciées par les personnes âgées. Les plus petits aiment jouer à cache-cache, au chat ou au ballon ; Angélica, elle, a un faible pour la cueillette des petites fleurs sauvages, qu’elle ramène chez elle. Les jeunes gens préfèrent fumer, téléphoner ou écouter de la musique, à moins qu’ils n’aient un rendez-vous amoureux. Leurs aînés se livrent à des parties de pétanque ou même à des tournois. Des promenades s’organisent au fil des déambulations de Précieuse, de Papyrus et autres toutous. Des pique-niques et des barbecues se déroulent à la belle saison, et il n’est pas rare qu’ils se concluent par une bonne sieste. Le bonheur serait-il dans le parc ?

Adel, Alexandra, Camille, Flavien et Manuéla.
Collège Voltaire de Sarcelles.



UN GRAND PARC POUR UNE NOUVELLE VILLE

Après la seconde guerre mondiale, Sarcelles est encore une bourgade à caractère agricole. Suite à la crise du logement, la SCIC entreprend en 1954 la construction d’un Grand Ensemble, qui sera achevé en 1975 et accueillera 55 000 habitants. De nombreux espaces verts sont prévus (13 m² par habitant !) et dans le second quartier créé (Lochères), l’architecte Labourdette imagine un vaste parc, qu’il place au centre de la nouvelle ville et au cœur des immeubles.
Jean Camand est le paysagiste qui a conçu tous les espaces verts de la ville. Pour le parc Kennedy, il s’est inspiré des parcs urbains du XIXème siècle et des jardins à l’anglaise, qu’il réinterprète avec un design des années 60. 7 000 arbres et arbustes ont été plantés ; les espèces sont nombreuses : sophora, marronnier d’Inde, saule pleureur, gingko biloba, gléditzia, pin sylvestre, pin grifftii, cèdre déodara, chamaecyparis, prunus pissardii, laurier palme, if, etc. La croissance des jeunes plantations a été anticipée de manière à ce qu’elles cachent les bâtiments et créent une sorte de cocon ; depuis 1959, date de la création du parc, les arbres ont grandi, jusqu’à atteindre plus de 20 mètres pour certains.
Dans cet écrin de verdure aux formes et couleurs variées, des reliefs et des buttes ont été aménagés avec les terres de déblais de la construction des immeubles. Des jeux (toboggan, bac à sable..) ont été installés près d’une pièce d’eau, pataugeoire pour les enfants. Camand a créé un parc qui se découvre peu à peu, au gré des promenades et de l’imagination des passants. Une belle revanche du végétal contre le béton…


NOTRE VILLE, NOTRE PARC, NOTRE ENQUETE 

« Mais oui, mais oui, l’école est finie !! ». Cela ne vaut pas pour nous, groupe de cinq élèves de 3ème volontaires pour étudier le parc Kennedy pendant une semaine, dans le cadre de « l’Ecole Ouverte ». Encadrés par Catherine Roth, l’ethnologue de la Communauté d’Agglomération, et notre professeur de technologie Abdel Bensidhoum, nous avons emprunté le chemin de notre Collège Voltaire, tout beau, tout fleuri et merveilleusement bien dirigé par Patricia Colin, la principale. Nous étions enthousiastes quant à l’idée de travailler avec des professionnels. « On est des V.I.P. !! » s’est exclamée Manuéla en découvrant le programme. Au menu, une série d’enquêtes dans le parc, avec observations, photographies et interviews. Pour compléter notre travail sur le terrain, nous avons eu la chance d’accueillir Hervé Vieillard-Baron, professeur de géographie à l’Université Paris VIII, et Nathalie Fillon-Dumont, paysagiste et chercheur à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles. Nadia Ben Hamouda et David Aranda, du Club des Belles Images de Sarcelles, nous ont présenté des photographies de Xavier Zimbardo pour nous initier aux prises de vue. Grâce à cet atelier d’ethnologie, le parc Kennedy et ses quatre hectares n’ont plus aucun secret pour nous. C’est avec plaisir que nous avons rédigé cet article pour vous le faire connaître.

Article paru dans «  Val de France «  n° 2.- 2004 – Revue éditée par la Communauté d’ Agglomération Val de France et les éditions du Valhermeil.

Par ailleurs, vous pouvez retrouver des articles et des photos de ces mêmes élèves publiés dans BELLES IMAGES numéro 84 d’octobre 2004.

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