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Ces photos sont un constat : pendant que nous les photographes « Faisons De La Photo» avec quelque part un grand A de Art, la plus grande partie des photos faites dans le monde sont faites par des téléphones ou des compacts.
C’est avec cela que les jeunes filment les bastons, bientôt les viols, c’est avec ces appareils que les accidents sont pris, les Présidents de la république surpris (on se souvient du « casse toi, pauv’con »). Ces photos ne sont techniquement pas bonnes et, de ce fait expriment davantage le ressenti et la fragilité de l’instant.
J’ai eu envie de me servir de ce type d’appareil comme pure mémoire de la sensation. Chaque jour je prends des trains de banlieue et des RER pour aller au travail et en revenir, j’y passe plus de 3 heures par jour. C’est fatiguant et machinal et on s’apprend à se recroqueviller pour s’isoler et ne plus ressentir.
J’ai eu envie de faire l’inverse : pendant plusieurs semaines je me suis mis dans la position d’un enfant, dans un mode 1ere fois, et j’ai tenté de transcrire ces « shoots » de sensations : lumière violente du soleil levant, froid blafard de la tempête de neige, éblouissement du jour levant en haut d’un escalier.
Lié à ses impressions il y a notre mental qui accompagne le voyage et scande, ronchonne, commente ; alors il m’a semblé naturel d'ajouter mes commentaires intérieurs à ces images !
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