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JOJO est un personnage haut en couleurs que tout le monde connaît dans la partie de la vielle ville à Sarcelles que l’on surnomme le Village !
Il y a peu la commune fêtait son anniversaire !
Ci-dessous un texte écrit il y a cinq ans par Odile STANCIU du Service Communication de la Ville de Sarcelles.
La famille Coumryantz arrive à Sarcelles en 1919, après le génocide arménien. Agée de 17 ans et rescapée d’un village massacré à 90%, la mère de Jojo avait rencontré son époux de 20 ans son aîné à l’orphelinat qui l’avait accueilli. Sont nés de leur union 4 enfants dont Jojo. Le 23 janvier, il a fêté ses 73 ans.
Jean Coumryantz, dit Jojo
Plus qu’un symbole, une présence à l’état pur.
C’est le moment pour nous de poser sur lui un regard vrai, de lui donner sa place parmi nous et de le mettre en lumière dans sa ville.
Bras croisés dans le dos, le visage solennel, Jojo foule d’un pas toujours régulier les rues du village. 8h00 sonnées, il quitte chaque jour la rue Beauséjour et engage ses pas sur un parcours devenu au fil du temps rituel. Depuis 1986, son chemin s’arrête un long moment devant la sépulture de sa mère et se poursuit vers celle de son neveu.
A le rencontrer, on ne peut lui arracher que quelques mots : “tu sais pas qui je suis ! Je suis le directeur de la Mairie” lance-t-il fièrement.
Une auto proclamation approuvée de tous, si bien que les employés municipaux le consacrent depuis bien longtemps Député Maire du village. Mariages, enterrements, commémorations, Jojo prend en effet toujours à coeur d’être présent, n’hésitant pas à enchaîner 17 cérémonies dans la journée. “C’est du boulot” souffle-t-il avant de replonger dans le silence.
Un silence riche d’une histoire qu’il livre à ceux qu’il estime dignes de recevoir. Mais sa voix la plus claire reste celle de son frère, Gérard Coumryantz, qui avoue avoir rejeté Jojo jusqu’à l’âge adulte. “Nous allions ensemble à l’école Lelong en 1938, Jojo était au fond de la classe et dessinait des cercles, il s’ennuyait je crois. C’est sur le tard que j’ai compris qu’il avait une grande sensibilité. Il a hérité je pense de la lourde histoire de notre famille. Aujourd’hui je me fie beaucoup à lui car il ne donne sa sympathie qu’aux personnes de qualité”. De la sagesse de ses 73 ans, Jojo a aussi porté jusqu’à usure une cravate aux couleurs de Sarcelles offerte par François Pupponi, seul personnage qu’il reconnaît comme “son chef”. Fidèle et volontaire, il n’en accepte d’autres que si elles portent sa couleur, le jaune.
Longtemps resté la mascotte de la Fanfare Sarcelloise, Jojo ne manque aussi pas aujourd’hui d’ exprimer énergiquement son désaccord lorsqu’elle commence à défiler sans lui, il n’oublie pas non plus de se placer en première ligne, pour ouvrir la marche.
C’est pour lui une question d’honneur.
Odile STANCIU.
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