Ce film est une honte. Je ne comprends pas comment à l’aube du XXIe siècle des gens peuvent penser puis réaliser un tel film.
J’avoue, j’ai ri, mais peu, et une gêne s’est faite de plus en plus pressente durant la projection.

Ce film m’a, en fait, choqué :
- vision très macho de la femme (elle a de gros seins, elle se sent mieux, elle ne met que son (faux) corps en avant, …)
- traitement imbécile de l’homosexualité (le père qui réagit d’une façon vraiment beauf, …)
- mauvais traitement des salariés de l’hôtel (chambres minuscules et sales, licenciement abusif, …)
- mise en avant indécente du pouvoir de l’argent (les riches en vacances, égoïstes et finalement pas amis, qui finissent à la rue comme des pauvres…)
- etc !

Le final est, quant à lui, tout simplement inadmissible : les Bronzés, virés de l’hôtel, passent la nuit sur une plage qui, au petit matin, est assaillie par des immigrants. La police arrive et embarque tout le monde, les Bronzés aussi donc. Et le film se termine là !
Quel est le statut de cette scène finale ?

Surtout que ces clandestins sont traités comme des voleurs, puisque l’un d’eux volent la carte d’identité de Jean-Claude Dusse !
Le générique de fin confine à l’absurde : a droite, des extraits drôles du film ; à gauche, le camion de police qui emmène tout le monde dans un camp pour immigrés clandestins. Sinistre.
Peut-on rire des immigrés qui jouent leur vie à vouloir entrer en Europe ?

Tous ceux qui ont participé à la réalisation de ce film sont inconscients. Ce film, au succès populaire attendu (c’est aussi ce qui me gêne : ce film va être vu par des milliers de personnes), véhicule des idées rétrogrades : la femme pétasse, l’homosexualité pas encore acceptée, le pouvoir écrasant de l’argent, la fausse amitié, le refus de pardonner, etc.

Oui, on peut rire de tout, mais pas d’une façon aussi désinvolte.

La salle était pleine, mais elle a finalement peu réagi. Et les critiques (presse et spectateurs) sont, dans l’ensemble, mitigées, voire mauvaises, heureusement.

Eloïse